Chemin de Tours

Le chemin de Tours (ou de Paris)

Il débutait à Paris, à l’église Saint-Jacques de la Boucherie, à l’emplacement actuel de la Tour Saint-Jacques, où se rassemblaient des foules de pèlerins venus de l’Europe du Nord avant leur départ vers Chartres ou Orléans puis Tours.

Reliant les bords de la Loire au Pays Basque, il traversait le Poitou, la Saintonge, a ville de Bordeaux, et rejoignait, entre Saint-Palais et Ostabat, les voies du Puy et de Vézelay. Au quartier dit de « Gibraltar » une stèle symbolise aujourd’hui la réunion des trois voies.

Depuis Bordeaux la voie de Tours traverse les Landes par Gradignan, Cestas ou selon Aymeri Picaud « commençait la redoutable traversée des Landes », Belin et Lesperon, et de là, atteint Dax sur l’Adour en Chalosse, puis Sorde en Pays d’Orthe au confluent des 2 gaves (de Pau et d’Oloron), écorne le Béarn, et traverse la Basse-Navarre jusqu’à la frontière avec la Navarre après Saint-Jean Pied de Port.

Le Pays Basque est un point de passage obligatoire. Ainsi en a décidé la géographie. D’où que l’on vienne en Europe, si on veut franchir les Pyrénées à l’ouest du massif, il faut traverser la région. L’Association des Amis du chemin de Saint-Jacques des Pyrénées Atlantiques a inventorié et balisé, dans la dernière décennie du XXème siècle, les principaux itinéraires qu’empruntaient, depuis le Moyen-Âge, les pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle dans une zone située entre l’Adour et les Pyrénées. C’est cette portion de chemin qui va de Dax à Ostabat, en passant par Arancou, d’une longueur de cinquante kilomètres à vol d’oiseau, qui nous intéresse et que nous allons détailler.

De Dax à Ostabat (ou de l’Adour aux Pyrénées)

Carte PDF "De L'adour aux Pyrénées"
Carte PDF "De L'adour aux Pyrénées"

Sur cet itinéraire les traces du pèlerinage sont particulièrement nombreuses et sont la preuve irréfutable pour le pèlerin du XXIème siècle qu’il met ses pas dans ceux des marcheurs de jadis.

Dans tous les villages ou lieux-dits traversés des croix, chapelles, statues, coquilles, vestiges, etc. : Saint-Pandelon, Cagnotte, Peyrehorade, Saint-Cricq du Gave, Sorde l’Abbaye, Leren, Ordios, Arancou, Bergouey, Viellenave sur Bidouze, Biscay, Labets, Garris, Saint-Palais, Ostabat.

Aymeri Picaud a certainement rencontré beaucoup de difficultés et de problèmes sur cette portion du chemin. Il prononce un vrai réquisitoire en consacrant seize pages aux Gascons, Basques et Navarrais : « Les Gascons sont légers en paroles, bavards, moqueurs, libidineux, ivrognes, gourmands, mal vêtus, négligés (…) En sortant de ce pays, le chemin de Saint-Jacques croise deux fleuves qui coulent près du village de Saint-Jean de Sorde, il est impossible de les traverser autrement qu’en barque. Leurs bateliers seront sûrement maudits. (…) Bien des fois, après avoir reçu l’argent, les passeurs font monter une si grande troupe de pèlerins, que le bateau se retourne et que les pèlerins sont noyés ; et alors les bateliers se réjouissent méchamment en s’emparant des dépouilles des morts. Puis le Pays Basque ce pays dont la langue est barbare. Il y a des péagers abominables. Ils méritent l’enfer. Venant au devant des pèlerins avec deux ou trois bâtons, ils extorquent de force un tribut injuste. La férocité de leurs visages et les grognements de leur langue barbare épouvantent le cœur de ceux qui les voient. »