Charte de l’Espitau Nau

Charte de l’Espitau Nau

Raymond Garssias, trésorier de l’Espitau Nau, figure dans la charte la plus anciennement connue. A la demande du commandeur, en 1256, le vicomte de Béarn accorde à l’espitau nau situé hors du Béarn dans le duché de Guyenne, le droit de pacage dans la terre appelée Lauhire, depuis la château dOsserain jusqu’à l’abbaye d’Arthous. Les frères de la commanderie de Notre-Dame de Roncevaux étaient installés, est-il-dit, aux lisières de ces terres de parcours.

Les deux chartes font référence au Roi d’Angleterre, duc de Guyenne. L’Espitau Nau à l’extrémité du duché, était dit dans le Royaume et hors du Béarn, en dehors par conséquent de Labastide-Villefranche.

La création de Labastide-Villefranche de Béarn, dont la moitié de la dîme fut attribuée à l’Espitau Nau, datait de 1292. Elle avait mordu à sa naissance sur le territoire d’une autre bastide riveraine de Lauhire, la bastide d’Escos en terre de Mixe, et suivait de très près l’érection des bastides de Sorde et de Cassaber en 1290, sur la rive droite du gave d’Oloron, de chaque côté de la frontière de Béarn et de Gascogne, aux portes de l’abbaye d’Arthous.

Selon le témoignage de frère Raymond de Saint-Martin de Came, des Prémontrais d’Arthous, l’établissement de Came, dans la terre de Lanneplaa, dès la fin du XIIème siècle sans doute, souleva contre lui les gascons de Rivière-Fleuve, les basques du Pays de Mixe, et les béarnais. Ils détruisirent à trois reprises le lieu de Came, pour protéger les pacages de leur bétail.

L’arbitrage de Gaston VI le Bon (1173-1214) permit la reconstruction du village, et une première opération de bornage entre Came et le Béarn, les limites proprement gasconnes de Came et d’Arancou ne présentant aucune difficulté apparemment.

Deux peuplements avaient précédé le défrichement de Came : les moines de l’abbaye d’Arthous en Gascogne, au pôle nord de Lanneplaa, entre 1121 et 1160, et celui de l’hôpital d’Ordios au cœur de Lannelaa en 1150, dans la vicomté de Béarn, à la suite du meurtre de trois pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle.