Renouveau du phénomène Jacquaire

Le renouveau du phénomène Jacquaire

Depuis une vingtaine d’années, le pèlerinage connaît une nouvelle jeunesse. Les chemins de Saint-Jaques de Compostelle ont été classés « itinéraire culturel européen » puis inscrits, en 1998, au patrimoine mondial de l’humanité. La vogue de la randonnée, la quête spirituelle, le désir de lenteur dans un monde pressé, ont contribué au succès de ce renouveau.

Les motivations ont évolué. A côté des purs marcheurs de la foi, il y ceux qui s’intéressent à l’histoire, aux monuments, qui cherchent par la marche, en mettant leurs pas dans ceux des marcheurs de jadis, à s’identifier à une longue histoire humaine.

Le pèlerin en route vers Compostelle en ce début de troisième, millénaire est conscient que ses pas épousent les pas des millions de pèlerins qui depuis le IXème siècle, l’ont précédé. Ces millions de pèlerins ont fait l’Europe.

Le choix d’un chemin

Il n’y a point de départ du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Le chemin débute partout. Celui qui décide de partir un jour pour Compostelle doit normalement partir de chez lui et rejoint par le réseau des voies secondaires un des quatre grands chemins. Il en a toujours été ainsi. Chaque pèlerin fait son itinéraire en fonction de ses goûts, du temps dont il dispose et de ses objectifs. Il n’y a pas d’itinéraire imposé. Certains sont plus fréquentés parce que leur publicité a été mieux faite, parce qu’ils sont mieux équipés ou par conformisme. Chaque année on observe une nette augmentation de fréquentation des voies du Puy et de Vézelay car elles sont anciennes.

Celle du Puy fut la première à être balisée, en 1975. Utilisant le chemin de Grande Randonnée N°65, c’est une des voies les mieux connues et actuellement la plus empruntée car elle bénéficie aussi de nombreux points d’accueils.

Celle de Vézelay, très bien équipée depuis 1998, est également très fréquentée.

Ces deux chemins sont aujourd’hui victimes de leur succès. La trop forte fréquentation entraîne les pèlerins à l’inévitable et désagréable course pour arriver les premiers à l’étape du soir.

La voie de Tours

La voie de Tours a pris du retard, mais les nombreuses et dynamiques associations de l’ouest de la France, notamment bretonnes, vendéennes et girondines, poursuivent le balisage, le descriptif et l’aménagement des tracés. Les projets sur ce chemin se multiplient. Les candidats au départ, craignent de s’engager sur des voies du Puy et de Vézelay saturées d’avril à octobre et se dirigent sur la voie de Tours. Rassurés par les possibilités nouvelles d’hébergement, et séduits par un patrimoine important à découvrir, ils sont de plus en plus nombreux à choisir ce chemin pour rejoindre Ostabat. Enfin, le parcours moins accidenté de cette route occidentale est aussi un facteur favorable qui attire le pèlerin moins entraîné ou moins résistant physiquement.